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Expériences de contrôle : tirer les leçons des dommages subis par les collègues

Andreas Müller, Responsable adjoint départment agriculture

Étant donné que les activités de contrôle sont permanentes dans les exploitations (biologiques), il y a chaque jour des résultats qui doivent être communiqués. Fort de cette riche expérience, l'auteur estime qu'il est du devoir primordial de rendre compte périodiquement et de manière aussi informative que possible aux producteurs.

Les erreurs commises par les collègues peuvent permettre de minimiser ou d'éviter des erreurs dans la gestion de sa propre exploitation. Une lacune évitée ménage les nerfs de la direction et a une influence directe sur le résultat comptable de l'exploitation.

Les endoparasites apprécient le temps chaud et humide

Le temps chaud et humide des mois de juin et juillet a permis aux plantes fourragères de pousser comme souhaité dans de nombreux endroits. Dans le même temps, ce climat a également créé des conditions idéales pour le développement d'endoparasites et d'insectes volants nuisibles qui ont un impact négatif sur le bien-être des animaux.

Il existe des traitements chimiques allopathiques contre certains de ces parasites. Leur utilisation est toutefois réglementée dans les exploitations biologiques. L’utilisation prophylactique de ces substances actives est catégoriquement interdite. Cela concerne principalement le bolus contre les endoparasites (vers), qui ne peut être utilisé que dans les alpages et les pâturages communautaires dont les propriétaires ou les exploitants en déclarent l’utilisation obligatoire.

Une ordonnance correspondante et obligatoire doit être présentée lors du contrôle. Sinon, le vermifuge ne peut être administré que sur présentation d'une attestation vétérinaire. Le traitement doit impérativement être consigné dans le journal. Le double délai d'attente doit être fixé par écrit dans ce document et respecté dans la pratique. Le FIBL a publié une fiche technique recommandée contenant des stratégies adéquates pour lutter efficacement contre les parasites.

La bande d'application révélatrice sur les animaux

Les insectes volants nuisibles tels que les taons ou les mouches piquantes, qui poussent parfois le bétail à briser les clôtures et à jeter les appareils de traite par terre, ne peuvent être combattus de manière autonome qu'avec des produits figurant dans la liste des moyens de production. En cas de problèmes, des substances non conformes aux normes biologiques, souvent versées sur le dos des animaux (pour on), peuvent être utilisées sur prescription vétérinaire et avec une mention correspondante dans le journal de traitement.

Les délais d'attente de ces produits sont parfois considérables. La bande huileuse appliquée sur le dos des animaux au pâturage reste visible pendant longtemps après l'application. C'est pourquoi l'utilisation illégale de « produits anti-mouches » non s constitue un manquement régulièrement constaté lors des contrôles.

Le sel pour bétail sur les chardons peut entraîner le retrait du certificat

L'utilisation de toute substance ayant un effet herbicide est strictement interdite dans une exploitation biologique. Par le passé, quelques exploitations ont perdu leur certification biologique parce qu'elles utilisaient des substances d'une manière quelque peu alchimique pour se débarrasser d'une flore adventice. Dans un cas, il s'agissait d'un mélange de sel, dans un autre d'une préparation à base d'huile.

Il est donc extrêmement important de savoir qu'il n'existe aucun produit autorisé pour lutter contre les mauvaises herbes dans l'agriculture biologique. Un seau de sel pour bétail répandu dans un nid de chardons peut, dans certaines circonstances, entraîner le retrait du certificat biologique de l'exploitation. Les mesures conformes visant à limiter ou à empêcher la propagation des plantes problématiques sont énumérées dans les directives de Bio Suisse (point 2.6, lien ci-dessous). Il s'agit d'une section des directives dont la portée doit être expressément mentionnée.

Élevage de lapins : petite cause, grands effets

Dans l'élevage de lapins, les prescriptions SST doivent être respectées dans les exploitations biologiques. Cette espèce constitue donc une exception, car pour les autres animaux, le respect des prescriptions RPC est obligatoire. Les exigences SST figurent dans l'ordonnance sur les paiements directs.

Sans prétendre à l'exhaustivité, les exigences pour les lapins comprennent notamment une surface plus importante, un nid séparé, une surface minimale de deux mètres carrés pour les jeunes sevrés et un élevage en groupe avec des restrictions. Un manquement à la norme SRA de deux lapins peut entraîner le même nombre de points de sanction pour la certification biologique qu'une infraction grave à la norme SRA dans un grand troupeau. Dès que l'élevage de lapins n'est plus pratiqué à titre amateur (inscription au programme SRA ou BTS / commercialisation de produits), les conséquences sont identiques.

En cas d'absence ou d'insuffisance de lait maternel

Les descendants des mammifères doivent être nourris dans une exploitation biologique pendant une période déterminée avec du lait maternel non modifié. L'acidification du lait avec du vinaigre Bourgeon, du lait, du yaourt, du jus de fruits, du lait acidulé ou du kéfir, pratique courante, n'est pas considérée comme une modification du lait maternel et est explicitement autorisée. La période pendant laquelle les directives imposent l'alimentation exclusive au lait maternel non modifié est la suivante :

  • Bovins, buffles, bisons et équidés : 3 mois
  • Moutons et chèvres : 35 jours
  • Porcs : 42 jours
Des problèmes d'approvisionnement en lait maternel peuvent survenir en cas de maladie, de décès, d'absence d'instinct maternel ou à la suite de naissances multiples. Chez les chevreaux et les agneaux, le lait en poudre peut être utilisé sur indication médicale. Comme celui-ci n'est souvent pas disponible en qualité biologique, il est possible de recourir exceptionnellement à un substitut de lait non biologique. Son utilisation doit être consignée dans le journal de traitement. L'autorisation du groupe « Aliments pour animaux » de l'IBLA n'est pas nécessaire dans ces cas d'urgence. L'utilisation systématique de lait en poudre (non biologique) pour l'élevage est interdite.

La culture fruitière sur hautes tiges bénéficie d'un statut particulier

La période où la plantation de jeunes arbres fruitiers devient un sujet central dans de nombreux endroits approche à grands pas. En règle générale, ce matériel de multiplication végétative est classé au niveau 2 (bio = règle). Cela signifie que les jeunes arbres doivent provenir de la production biologique. L'utilisation de matériel de multiplication non biologique n'est autorisée qu'avec une dérogation du service des semences du FIBL.

Les directives Bio Suisse exigent en outre l'utilisation de jeunes arbres fruitiers issus de la production suisse Bourgeon, comme c'est déjà le cas pour les baies et la vigne. Sans sanction, la plantation de cinq arbres fruitiers non biologiques à haute tige par an est tolérée. Cette disposition confère ainsi aux jeunes arbres fruitiers à haute tige un statut spécial dans le but de contribuer à leur préservation. Nos auditeurs confirment à maintes reprises que de nombreuses exploitations font usage de cette facilité.

La location du rucher nécessite un contrat

La location de bâtiments à des exploitants non biologiques n'est possible que sous certaines conditions. Toute intention en ce sens doit être impérativement discutée au préalable avec l'organisme de contrôle. Il est possible que la location envisagée doive être évaluée par la MKA Bio Suisse ou par l'office agricole compétent.

Les ruchers constituent une exception à cette règle. Ils peuvent être loués à des apiculteurs non biologiques sans respecter les limites de distance ou autres conditions. La condition préalable est l'existence d'un contrat de sous-traitance. Si le miel issu de cette exploitation apicole est vendu dans le magasin de la ferme, aucune référence à l'exploitation biologique ne doit être visible. Cela concerne en particulier l'étiquette. De plus, ce produit doit être séparé des produits biologiques et clairement identifié comme « non biologique ».

Queues d'agneaux, cuves de minéraux et boxes individuels

Pour finir, nous souhaitons attirer votre attention sur quelques points névralgiques qui ont posé problème lors des contrôles effectués ces dernières semaines.

  • Les queues des agneaux ne peuvent être coupées que sur prescription d’un vétérinaire et sous anesthésie.
  • Seuls les minéraux figurant dans la liste des intrants doivent être utilisés. Un bac à minéraux inapproprié dans un pâturage avec 20 vaches laitières entraîne une réduction des paiements directs de 2000 francs, ce qui est sans commune mesure avec les quelques centimes que coûte l’achat du bac inadapté.
  • Les veaux Bio Suisse ne peuvent être gardés plus d'une semaine dans un box individuel. Leur séjour dans un igloo individuel ne doit pas dépasser huit semaines. Dans les deux cas, un contact visuel permanent avec des congénères doit être garanti.
Le champ d'application du règlement biologique est vaste. Les praticiens de notre hotline s'y retrouvent facilement. En cas de questions ou d'incertitudes, n'hésitez pas à nous appeler.

Informations complémentaires

Hotline bio.inspecta +41 (0) 21 552 29 00 (lundi à vendredi,  8 – 12 et 13 – 17) pour toute question concernant le règlement
Réguler durablement les parasites internes des bovins grâce à la gestion des pâturages en allemand (fibl.org)
Cahier de charge Bio Suisse Lutte contre les mauvaises herbes sous 2.6. et élevage de lapins sous 5.6.
Confirmation relative à l’affermage d’abeilles (bio-inspecta.ch)

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